Conférence – 100 jours dans les Grands Lacs Canadiens

Pour sa conférence du mois de novembre 2023, La Barque recevait Annie Clément et Pierre Lapointe qui sont partis en pleine pandémie explorer les Grands Lacs canadiens sur leur voilier Feel The Freedom.

En 100 jours, Annie et Pierre ont exploré le Lac Ontario, le Canal Welland, le Lac Érié, la Rivière Détroit, le Lac Huron, le nord de la Baie Georgienne et le North Channel.

Une conférence très intéressante qui nous a permis d’en apprendre beaucoup sur les défis d’un itinéraire peu fréquenté par les plaisanciers mais qui donne accès à de magnifiques plans de navigation.

Comme toute grande aventure les défis ont été au rendez-vous. Le premier qu’ils ont eu à surmonter est l’arrivée surprise de la pandémie de COVID. Leur voyage était prévu de longue date et ils avaient fait tous leurs arrangements pour une longue absence. Puis la pandémie est arrivée. Faut-il annuler ou partir quand même ? Annie et Pierre font le choix d’aller de l’avant malgré toutes les difficultés à prévoir. Les frontières sont fermées ainsi que de nombreux commerces, sans compter que les marinas refusent les visiteurs. Il faut donc prévoir de la nourriture et des pièces de rechange comme pour une traversée.

La première partie du voyage, la portion à l’est du lac Ontario, est bien connue des plaisanciers qui ont déjà navigué les Milles Îles. Mais, la pandémie amène un défi important. Il est interdit de franchir la frontière maritime des États-Unis et les gardes-frontières américains patrouillent ce qui n’est d’habitude qu’une ligne pointillée sur la carte.

Ils poursuivent leur voyage avec la traversée du lac Ontario en direction de Toronto. Les distances deviennent plus longues et il y a moins de mouillages. Puis, c’est le canal Welland vers le lac Érié. Ils découvrent un canal mal adapté pour les plaisanciers avec ses huit écluses fatiguées conçues pour la navigation commerciales. Pour eux c’est une longue journée à accoster d’un côté, puis de l’autre, en remontant l’équivalent des chutes Niagara. Ils doivent engager un « expert local » puisqu’il faut être au moins trois personnes à bord. Mais ce sera une présence appréciée puisqu’il y a beaucoup de courant dans les écluses et leur expert sait comment gérer la situation.

À la sortie du canal Welland, c’est le lac Érié. Un grand lac de deux cent milles de long, peu profond et orienté en plein dans l’axe du vent dominant du sud-ouest. Dès que le vent se lève, la vague se forme et la navigation devient difficile à cause de la faible profondeur de l’eau. La rive nord du lac est une longue plage de sable, peu développée. Les distances sont longues, peu de marinas et de mouillages. Pour rendre les choses plus compliquées, il y a les filets de pêche commerciale, des bancs de sable et des bouées marquant des puits de gaz naturel abandonnés. Idéalement, ils auraient navigué au sud, du côté Américain, mais c’est interdit à cause de la pandémie.

L’extrémité sud-ouest du lac Érié est le point le plus au sud du Canada, à la hauteur de Chicago et New York. L’eau prend la couleur turquoise, comme dans le sud, et la température est particulièrement chaude.

Puis, leur parcours remonte vers le nord pendant 80 milles par la rivière Détroit, le lac Ste-Claire et le canal Sarnia. Encore une fois, ils doivent surveiller la frontière et affronter un courant de quatre à huit nœuds devant Sarnia pour finalement rejoindre le sud du lac Huron.

Le lac Huron est un très grand lac de 220 milles de long. Les mouillages sont difficiles entre Sarnia et Southampton. Mais, ils découvrent de magnifiques plages, la température de l’eau est à 80 degrés au début juillet et on y retrouve même des gens qui font du surf.

La principale attraction du lac Huron est la baie Georgienne, une destination de vacances et de villégiature très prisée par les gens de Toronto pour ses magnifiques paysages et son eau cristalline.

Ils continuent vers le nord, en direction du North Channel. Ils y trouvent un plan d’eau beaucoup plus sauvage composé de 30,000 îles avec des mouillages à profusion. Mais, peu de ravitaillement, et en plus c’est très dispendieux.

Mais les voilà rendus au bout du voyage. Il faut quand même prévoir le retour !

Ce que Pierre en Annie retiennent de leur voyage est la gentillesse et la générosité des navigateurs locaux rencontrés tout au long de leur parcours. Pour en savoir plus ils vous invitent à consulter leurs vidéos sur YouTube.

La Barque remercie Annie et Pierre d’avoir partagé leur aventure avec nous.